Bonjour,
Il s'agit de mon premier message sur ce forum. J'espère qu'il est bien placé et suffisamment digne d'intérêt.
Je n'ai pas vu de rubrique pour permettre aux nouveaux arrivants de se présenter, cependant, je vous salue tous. Je suis heureux d'avoir découvert ce forum.
J'ai appris que les zones rurales passaient à un stade de désertification inévitable, au seuil de 30 habitants/km2.
Je peux imaginer quelques éléments qui entrent en jeu: plus assez de commerces ou de services à proximité, peu d'emplois, l'attrait qui se limite de jour en jour pour les nouveaux arrivants.
La question que je me pose est: si un village ou une série de communes à faible densité ne parviennent plus à attirer suffisamment d'entreprises, peuvent-elles s'en remettre au tourisme (même saisonnier) pour s'assurer un bon avenir?
Quelques communes, petites en hiver, voient leur population doubler sinon tripler durant l'été (ou inversement).
Alors, j'ai bien envie de penser: misons tout sur le tourisme, si c'est si simple...!
Mais c'est qu'il faut pouvoir supporter de croître et de décroître! Qu'est-ce que cela implique?
Imaginons que par chance, un village de 1000 habitants parvient à héberger dans ses alentours en été 500 habitants supplémentaires.
Peut-il tant en profiter, que cela lui permet de garder pour l'hiver des commerces et services qui seraient condamnés à disparaitre?
Ou bien au contraire, est-ce que cette augmentation de taille lui sera une gêne, parce qu'elle le forcera à établir des infrastructures (hébergement, en particulier) qui en fin de compte seront à l'abandon par la suite et pourront en boomerang avoir un coût qui lui retombera dessus?
Le tourisme saisonnier est-il une bouée, un bon bateau même, ou seulement une lune?
Ma question posée dans ces termes reflète le peu d'instruction que j'ai dans ce domaine.
C'est pour cette raison que je recherche des témoignages et des réflexions sur ce sujet avec avidité.
En vous remerciant,
Grunt.
Désertification: le tourisme saisonnier est-il suffisant?
Règles du forum
Avant de poster, merci de vérifier :
Avant de poster, merci de vérifier :
- que vous êtes bien dans le forum en rapport avec le sujet que vous allez exposer (voir description sous chaque forum) ;
- si votre question n'a pas déjà été postée en utilisant la fonction recherche.
Re: Désertification: le tourisme saisonnier est-il suffisant
il existe des aides de l etat (DGF) donnée aux communes dans ce cas pour supporter le désequilibre d habitants et dc l'investissement (assainissement,voiries....) mais je n'en sait pas plus.
TAPE dOTATION DE SOLIDARITE RURALE, DOTATION D EDEVELOPPEMENT RURAL,
TAPE dOTATION DE SOLIDARITE RURALE, DOTATION D EDEVELOPPEMENT RURAL,
Re: Désertification: le tourisme saisonnier est-il suffisant
Bonjour,
Intention louable que de sauver son village ! =D>
Mais ce n'est pas si simple : il faut une convergence des ambitions (municipales et personnelles), de l'énergie, de l'enthousiasme et des solutions économiques fiables à communiquer à des personnes qui devront réaliser un chiffre d'affaires suffisant en 4 mois pour tenir tout le long de l'année.
Quels atouts touristiques un village peut-il raisonnablement mettre en avant pour que des privés se lancent dans l'aventure ? Quels partenariats financiers peuvent avoir suffisamment d'attractivité pour réinstaller des commerces de façon pérenne ?
Ca, c'est à vous de le déterminer. Je pense que si j'étais amenée à une telle étude, je me tournerai vers les villages ayant réussi cette reconversion pour reccueillir leur méthodologie, puis vers les instances ministérielles qui ont des services pouvant apporter une aide logistique.
Bon courage et bravo pour la démarche !
et puis... bienvenue sur le Forum Grunt.
Intention louable que de sauver son village ! =D>
Mais ce n'est pas si simple : il faut une convergence des ambitions (municipales et personnelles), de l'énergie, de l'enthousiasme et des solutions économiques fiables à communiquer à des personnes qui devront réaliser un chiffre d'affaires suffisant en 4 mois pour tenir tout le long de l'année.
Quels atouts touristiques un village peut-il raisonnablement mettre en avant pour que des privés se lancent dans l'aventure ? Quels partenariats financiers peuvent avoir suffisamment d'attractivité pour réinstaller des commerces de façon pérenne ?
Ca, c'est à vous de le déterminer. Je pense que si j'étais amenée à une telle étude, je me tournerai vers les villages ayant réussi cette reconversion pour reccueillir leur méthodologie, puis vers les instances ministérielles qui ont des services pouvant apporter une aide logistique.
Bon courage et bravo pour la démarche !

Re: Désertification: le tourisme saisonnier est-il suffisant
Merci pour votre accueil !
Je viens dans ce forum pour profiter de l'expérience de tous ceux qui au quotidien exercent, et peuvent par leur témoignages dresser les contours de ce qui est accessible et de ce qui ne l'est pas. Des idées qui sont attrayantes mais folles (voire contre-productives), intéressantes mais menant vite dans une impasse inattendue, etc.
J'espère que les discussions que je m'apprête à mener seront dignes des lecteurs ici présents. Car je me rends très bien compte que je vais poser des questions générales, de néophyte certainement, en plein dans une rubrique utilisée par des professionnels de la fonction publique territoriale pour s'interroger sur des sujets qui réclament une attention particulière. Tant que l'équipe de modération m'observera avec bienveillance, je m'attacherai à vous questionner.
Mais pour que mes interventions aient un sens, il faut que je vous dise pourquoi je le fais, et comment je pense le faire.
La réflexion que je débute a été initiée par une réaction vive de ma part aux problèmes de la désertification rurale, qui selon ma compréhension va s'aggraver d'autant plus que les moyens financiers sont appelés à disparaitre (fortes économies prévues), des infrastructures également (écoles, postes...) et ce déclin général qui s'accélère m'irrite considérablement.
Pour faire simple, je dis que nous aurons l'air futés quand nous serons en face du "désert de Gobi". Il a l'avantage extrême d'être très économique: il ne coûte rien. Mais il ne produit rien non plus. Nous y allons. Si les communes ne partent pas littéralement en fumée, elles s'érodent nettement, et toute ville qui disparaitra ne sera pas reconquise. Nous avons encore du temps devant nous... mais plus tellement quand même. Dans quinze ans, à ce compte, j'ai déjà peur de ce que l'on verra.
Alors, j'aime bien les livres et j'aime bien les études. Mais Internet, ça bouge aussi. Un forum apporte le dynamisme, le débat, les idées affutées ou à l'emporte-pièce. Le maître comme l'ingénu sont cachés derrière des pseudonymes et parfois, parce que c'est le chaos du web, sont pris l'un pour l'autre. C'est ici le lieu idéal pour poser sur la table ces sujets assez rudes. Délicats, parce qu'ils affectent des personnes qui ont déjà beaucoup fait et beaucoup donné. Et pourtant, assez impératifs, parce que je crois que la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui est assez détestable.
Alors, voici le plan de ma réflexion. C'est à dire, à terme, l'ensemble des questions que vous allez vous voir posées.
En préambule, je me suis demandé si le tourisme saisonnier pouvait provoquer une stase dans la désertification rurale.
C'est à dire si durant la saison touristique des municipalités pouvaient profiter d'une manne suffisante pour subventionner en période creuse des services ou commerces qui sinon péricliteraient. Ou si au contraire, préparer l'accueil de touristes saisonniers c'est prendre le risque d'un investissement hasardeux. Parce que tout a un coût, bien entendu...
Comment faire venir des personnes au moins temporairement quelque-part, et comment inciter celles qui y sont à y demeurer? Quelle belle question à laquelle je n'ai pas la réponse. Mais dans cette recherche, tout petit concours est un gain. Et la première piste qui me vient à l'esprit et qui me semble la plus simple est: proposer des produits de qualité. C'est prosaïque et j'ai presque honte de l'écrire... Et pourtant: qui reviendra s'approvisionner là où il n'a rien trouvé qui vaille le détour? Qui viendra là inopinément, si dans l'air la rumeur de bonne chère (ou d'autre chose de qualité) n'a pas été portée à ses oreilles?
Mais la qualité a un prix. Déjà, pour ses consommateurs.
I) Une municipalité a t-elle le droit de subventionner commerces de bouche et restaurants pour assurer des prix raisonnablement bas, tandis même qu'elle s'est accordée avec eux pour obtenir qu'ils servent des produits d'une qualité supérieure (donc plus onéreux)?
II) Pour ne prendre en considération boulangers et bouchers, est-il envisageable de les lier à des agriculteurs locaux pour obtenir les matières premières de qualité à de meilleurs prix?
Dixit le site Boulangerie.net, qui rassemble les artisans boulangers, et que j'ai interrogé également (convenez qu'Internet est magique!), un village de 1000 habitants, c'est pour le boulanger s'il est le seul servant la population, 5 à 10 ha de blé qu'il consommera par an. C'est peu. Mais qu'en est-il du boucher et des viandes qu'il propose? Je n'ai pas trouvé un site web me permettant d'interroger les bouchers. Mais il est certain qu'élever des bœufs, porcs et autres animaux engagent nettement plus de surface agricole que la production du seul pain.
==> Je ne sais pas du tout ce que donneraient ces calculs. Mais pourrait-on penser que sur une rotation de quatre ou cinq ans des agriculteurs/éleveurs pourraient "tourner", tour à tour, pour donner à la commune les denrées dont elle voudrait faire la matière première de ses commerçants?
- Ainsi, les agriculteurs cibles d'une année tireraient bénéfice de l'assurance de vendre leurs produits à un prix raisonnable. Le système serait équitable si la rotation permet d'assurer que sur une période relativement courte (quelque années) chacun deviendra, tour à tour, le fournisseur.
- Les artisans auront des matières premières de qualité, a un prix convenable (j'espère), mais peut être là encore la commune devrait intervenir pour réguler les prix d'une manière ou d'une autre.
III) Ce que Boulangerie.net m'a appris, c'est que si les boulangeries périclitent, ce n'est pas toujours parce qu'elles ne sont pas profitables, mais aussi parce que le personnel manque. De façon générale, qui va s'installer en un lieu ayant peu d'attraits par rapport à une ville de meilleure importance, plus facile à vivre au quotidien? C'est le problème de se rendre attractif non seulement vis à vis de toutes les entreprises, mais encore vis à vis de chacun... de ses salariés.
Et là, je me suis posé cette question: s'il arrive que des villes cherchent tous les moyens pour retenir l'indispensable médecin, ne peuvent-elles en faire de même pour l'apprenti-boulanger, l'infirmier, le garagiste qui voudra bien s'installer là? Une formule telle que: "Nous vous proposons cette maison pour y résider, à titre gracieux, et plus que cela, dans dix ans elle sera à vous.". S'il s'agit d'obtenir de nouvelles compétences, commerces ou services, le jeu n'en vaut pas la chandelle?
IV) Le chômage est important, et des gens de valeur sont indûment mis en touche. L'image du chômeur se complaisant dans son revenu minimum est indélicate et très souvent fausse. Une commune peut-elle aller jusqu'à faire un arrangement tel que:
- Elle jauge un candidat de valeur (ou le fait jauger).
- Elle assure sa formation dans une école pour une formation de six mois à un an dans un domaine qui lui est nécessaire.
- Lui assure le logement comme j'ai proposé en III, pour assurer sa stabilité et que lui soit proposé un début attrayant?
En conclusion, un village peut-il prendre... l'initiative de grossir?
Et à cette heure où j'écris tout cela, je me demande cette famille de questions vaut la peine d'être posée, ou si elle est simplement le symbole de mon incurie atroce?
Grunt.
Je viens dans ce forum pour profiter de l'expérience de tous ceux qui au quotidien exercent, et peuvent par leur témoignages dresser les contours de ce qui est accessible et de ce qui ne l'est pas. Des idées qui sont attrayantes mais folles (voire contre-productives), intéressantes mais menant vite dans une impasse inattendue, etc.
J'espère que les discussions que je m'apprête à mener seront dignes des lecteurs ici présents. Car je me rends très bien compte que je vais poser des questions générales, de néophyte certainement, en plein dans une rubrique utilisée par des professionnels de la fonction publique territoriale pour s'interroger sur des sujets qui réclament une attention particulière. Tant que l'équipe de modération m'observera avec bienveillance, je m'attacherai à vous questionner.
Mais pour que mes interventions aient un sens, il faut que je vous dise pourquoi je le fais, et comment je pense le faire.
La réflexion que je débute a été initiée par une réaction vive de ma part aux problèmes de la désertification rurale, qui selon ma compréhension va s'aggraver d'autant plus que les moyens financiers sont appelés à disparaitre (fortes économies prévues), des infrastructures également (écoles, postes...) et ce déclin général qui s'accélère m'irrite considérablement.
Pour faire simple, je dis que nous aurons l'air futés quand nous serons en face du "désert de Gobi". Il a l'avantage extrême d'être très économique: il ne coûte rien. Mais il ne produit rien non plus. Nous y allons. Si les communes ne partent pas littéralement en fumée, elles s'érodent nettement, et toute ville qui disparaitra ne sera pas reconquise. Nous avons encore du temps devant nous... mais plus tellement quand même. Dans quinze ans, à ce compte, j'ai déjà peur de ce que l'on verra.
Alors, j'aime bien les livres et j'aime bien les études. Mais Internet, ça bouge aussi. Un forum apporte le dynamisme, le débat, les idées affutées ou à l'emporte-pièce. Le maître comme l'ingénu sont cachés derrière des pseudonymes et parfois, parce que c'est le chaos du web, sont pris l'un pour l'autre. C'est ici le lieu idéal pour poser sur la table ces sujets assez rudes. Délicats, parce qu'ils affectent des personnes qui ont déjà beaucoup fait et beaucoup donné. Et pourtant, assez impératifs, parce que je crois que la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui est assez détestable.
Alors, voici le plan de ma réflexion. C'est à dire, à terme, l'ensemble des questions que vous allez vous voir posées.
En préambule, je me suis demandé si le tourisme saisonnier pouvait provoquer une stase dans la désertification rurale.
C'est à dire si durant la saison touristique des municipalités pouvaient profiter d'une manne suffisante pour subventionner en période creuse des services ou commerces qui sinon péricliteraient. Ou si au contraire, préparer l'accueil de touristes saisonniers c'est prendre le risque d'un investissement hasardeux. Parce que tout a un coût, bien entendu...
Comment faire venir des personnes au moins temporairement quelque-part, et comment inciter celles qui y sont à y demeurer? Quelle belle question à laquelle je n'ai pas la réponse. Mais dans cette recherche, tout petit concours est un gain. Et la première piste qui me vient à l'esprit et qui me semble la plus simple est: proposer des produits de qualité. C'est prosaïque et j'ai presque honte de l'écrire... Et pourtant: qui reviendra s'approvisionner là où il n'a rien trouvé qui vaille le détour? Qui viendra là inopinément, si dans l'air la rumeur de bonne chère (ou d'autre chose de qualité) n'a pas été portée à ses oreilles?
Mais la qualité a un prix. Déjà, pour ses consommateurs.
I) Une municipalité a t-elle le droit de subventionner commerces de bouche et restaurants pour assurer des prix raisonnablement bas, tandis même qu'elle s'est accordée avec eux pour obtenir qu'ils servent des produits d'une qualité supérieure (donc plus onéreux)?
II) Pour ne prendre en considération boulangers et bouchers, est-il envisageable de les lier à des agriculteurs locaux pour obtenir les matières premières de qualité à de meilleurs prix?
Dixit le site Boulangerie.net, qui rassemble les artisans boulangers, et que j'ai interrogé également (convenez qu'Internet est magique!), un village de 1000 habitants, c'est pour le boulanger s'il est le seul servant la population, 5 à 10 ha de blé qu'il consommera par an. C'est peu. Mais qu'en est-il du boucher et des viandes qu'il propose? Je n'ai pas trouvé un site web me permettant d'interroger les bouchers. Mais il est certain qu'élever des bœufs, porcs et autres animaux engagent nettement plus de surface agricole que la production du seul pain.
==> Je ne sais pas du tout ce que donneraient ces calculs. Mais pourrait-on penser que sur une rotation de quatre ou cinq ans des agriculteurs/éleveurs pourraient "tourner", tour à tour, pour donner à la commune les denrées dont elle voudrait faire la matière première de ses commerçants?
- Ainsi, les agriculteurs cibles d'une année tireraient bénéfice de l'assurance de vendre leurs produits à un prix raisonnable. Le système serait équitable si la rotation permet d'assurer que sur une période relativement courte (quelque années) chacun deviendra, tour à tour, le fournisseur.
- Les artisans auront des matières premières de qualité, a un prix convenable (j'espère), mais peut être là encore la commune devrait intervenir pour réguler les prix d'une manière ou d'une autre.
III) Ce que Boulangerie.net m'a appris, c'est que si les boulangeries périclitent, ce n'est pas toujours parce qu'elles ne sont pas profitables, mais aussi parce que le personnel manque. De façon générale, qui va s'installer en un lieu ayant peu d'attraits par rapport à une ville de meilleure importance, plus facile à vivre au quotidien? C'est le problème de se rendre attractif non seulement vis à vis de toutes les entreprises, mais encore vis à vis de chacun... de ses salariés.
Et là, je me suis posé cette question: s'il arrive que des villes cherchent tous les moyens pour retenir l'indispensable médecin, ne peuvent-elles en faire de même pour l'apprenti-boulanger, l'infirmier, le garagiste qui voudra bien s'installer là? Une formule telle que: "Nous vous proposons cette maison pour y résider, à titre gracieux, et plus que cela, dans dix ans elle sera à vous.". S'il s'agit d'obtenir de nouvelles compétences, commerces ou services, le jeu n'en vaut pas la chandelle?
IV) Le chômage est important, et des gens de valeur sont indûment mis en touche. L'image du chômeur se complaisant dans son revenu minimum est indélicate et très souvent fausse. Une commune peut-elle aller jusqu'à faire un arrangement tel que:
- Elle jauge un candidat de valeur (ou le fait jauger).
- Elle assure sa formation dans une école pour une formation de six mois à un an dans un domaine qui lui est nécessaire.
- Lui assure le logement comme j'ai proposé en III, pour assurer sa stabilité et que lui soit proposé un début attrayant?
En conclusion, un village peut-il prendre... l'initiative de grossir?
Et à cette heure où j'écris tout cela, je me demande cette famille de questions vaut la peine d'être posée, ou si elle est simplement le symbole de mon incurie atroce?
Grunt.