Recherche de poste et concurrence

[Lamoire]

Bonjour,
Je découvre les joies des entretiens de recrutement dans le domaine des musées avec mon concours de catégorie A où je pensais qu'on me déroulerait le tapis rouge... que nenni ! J'ai tout simplement l'impression de passer à nouveau une épreuve de concours, en concurrence avec d'autres lauréats du même concours (là je comprends qu'il faille faire un choix, effectivement!) mais aussi avec des candidats sans concours qui ont finalement autant de chances que les lauréats s'ils ont un peu d'expérience... (à quoi sert le concours dans ce cas ? )
Comment alors mettre toutes les chances de son côté quand on passe un entretien ? Si on indique bien qu'on est lauréat d'un concours dans son CV et sa lettre de motivation, faut-il à nouveau le rappeler à l'oral (si son potentiel N+1 n'a aucun concours qui plus est) ?
Dans ce dernier cas, peut-on être recalé à un entretien si on semble présenter trop de compétences (et qu'on risque de faire de l'ombre à son N+1 ?)
Je me dis que tout est possible...
Merci par avance pour vos conseils !

[FPTsiep]

Bonjour,

En théorie, les emplois permanents doivent être occupés par des fonctionnaires, sauf cas particuliers. En pratique, cependant, nous constatons bien souvent des réalités bien différentes.

En cas de recrutement, si vous vous présentez seul(e) face à un concurrent sans concours, mais avec des compétences équivalentes, la collectivité n'aurait d'autre choix que de recruter un fonctionnaire plutôt qu'un contractuel.

De mon point de vue, je ne mettrais pas l'accent sur le fait que vous soyez inscrit sur la liste d'aptitude dans votre CV + votre lettre de motivation + lors de l'entretien. Le recruteur l'aura déjà remarqué à la lecture de votre profil, il n'est donc pas nécessaire d'en reparler à l'oral.

Ensuite, si vous faites face à d'autres candidats fonctionnaires, il est important de savoir vous vendre afin de pouvoir vous démarquer et mettre en avant vos atouts.

Bon courage dans votre recherche.

[Pascal B]

Vous avez bien raison, il y a la "théorie" et des pratiques qui s'en éloignent de plus en plus.

Les maires et présidents de nos collectivités et établissements sont souvent complètement ignorants des règles de recrutement et estiment que leur règle à eux est la meilleure.

Certes, les directeurs et responsables de service tentent de rappeler que la règle est prioritairement le recrutement d'un fonctionnaire ou d'un lauréat de concours, mais nos élus modernes estiment qu'il faut avoir plus de souplesse dans les recrutements pour pouvoir "virer" avec aussi plus de souplesse. On constate donc la dérive vers les CDD de plus en plus systématique, au détriment des fonctionnaires et lauréats des concours.

Face à cela, aucun recours !

Le contrôle de légalité de la préfecture ? Bof, cela ne les intéresse même pas, ils ne vont pas risquer de contrarier un maire ou un président ... qui sera remplacé dans 6 ans.

Le centre de gestion ? "Oui Monsieur le Maire" "Oui Monsieur le Président" ... c'est tout ce qu'ils diront, tout est devenu possible, et ... ils ne vont pas risquer de contrarier ... voir juste au-dessus.

Les syndicats ? Du moment qu'il y a eu un recrutement, que l'emploi est occupé, peu importe les conditions, c'est tout ce qui les intéresse.

Le tribunal administratif ? Bien sûr, le recours serait recevable ... mais le temps que le dossier soit traité, le "non titulaire" sera remplacé par un autre et vous proche de la retraite.

De nos jours de plus en plus de DGS sont même recrutés en CDD, ce qui est pourtant absolument illégal, et aucune autorité ne s'en formalise.

[FPTsiep]

Je trouve votre point de vue un peu abrupt.
L'emploi de contractuels peut offrir de nombreux avantages qui dépassent la simple possibilité de licencier les employés, comme vous semblez le suggérer. Ce dernier point me paraît d'ailleurs peu pertinent. Par exemple, il peut permettre de proposer un salaire décent.

Prenons le cas d'un ingénieur de 30 ans avec 5 à 6 ans d'expérience.
Option A : S'il est inscrit sur la liste d'aptitude, il sera nommé avec un salaire brut de 1919€, soit environ 23 000€ brut par an, ce qui équivaut à environ 19 500€ net. C'est à peine plus que le SMIC qui est de 17 000€ net par an.
Option B : S'il est contractuel, avec un salaire de référence A2 échelon 5, il recevrait 40 000€ brut par an, soit environ 34 000€ net, ce qui équivaut à deux fois le SMIC.

Malheureusement, il y a de moins en moins de candidats titulaires avec des profils adéquats. Quel ingénieur viendrait travailler dans votre service, assumer une charge de travail significative et produire un travail de qualité, pour un salaire équivalent à celui du SMIC ?

Au-delà de ces considérations, je reconnais qu'il y a certainement quelques abus. Cependant, la seule autorité compétente est celle du contrôle de légalité. Les autres entités que vous mentionnez ne sont pas impliquées dans ces questions. Le Centre de Gestion, par exemple, n'a pas cette compétence. Et comme nous ne sommes pas ici pour discuter de la qualité d'exécution du contrôle exercé par la préfecture. ....