Ligne de tresorerie

[mams]

Bonjour,

Je rebondi sur un autre post pour ne pas faire de HS.

Une ligne de trésorerie peut être demandé quand un fond de roulement de fonctionnement s’avère insuffisant ?
(Il y a longtemps, j’avais fait la démarche pour un syndicat des eaux, et au vu des CA, 3 banques l’avait refusé... ça a été galère, tendu pendant au moins les 3 ans qui ont suivis l’augmentation de l’eau (sans pépins, heureusement). Mais il n’y avait pas de salaires à régler. Là cela aurait été très très problématique. )

Peut-on, dans ce cas, se tourner vers un organisme plus souple en particulier ? On doit pas être les seuls à faire de temps en temps face à des erreurs de gestion, rattrapables dans le temps mais problématiques sur l’instant. Si ?

Par la suite, j’en ai fait pas mal d’autres, mais toujours assises sur de l’investissement (retour de TVA, subventions), celles là n’ayant jamais posées soucis.

Merci de vos retours

[Lecat]

Pour faire court:
Une ligne de trésorerie ne peut pas servir à combler un fonds de roulement (elle est de toute façon non budgétaire) mais, oui, elle peut être souscrite le temps de reconstituer un fonds de roulement, et d'autant plus légitimement si on est dans le cas d'une entité publique qui, par nature, doit souvent faire face à un décalage entre décaissements et encaissements.
Par contre ça veut dire qu'il faut arriver avec un discours solide devant le banquer, sur les deux points:
- Comment on va rapidement reconstituer un fonds de roulement
- Pourquoi on a un décalage (évident pour un syndicat scolaire, moins éventuellement pour d'autres budgets).

Par exemple, "on a fait une erreur de gestion" est tout à fait sincère, mais pas l'argument idéal.

Je l'ai fait moi-même tant pour une petite commune que pour un syndicat scolaire.
Ça illustre un trait à mon avis primordial en finances locales : soigner sa capacité à créer la confiance ! C'est aussi une compétence technique nécessaire.

[mams]

merci beaucoup,

Dans mon cas, effectivement, on était dans le cadre d'un financement de la section de fonctionnement déficitaire par le jeu des amortissements, ce qui n'avait rien à voir avec un FDR, et une section d'investissement également dans le rouge. Affectation du résultat, tout ça, tout ça...

Question erreur de gestion ce budget était un cas d'école.

Finalement, heureusement qu'ils n'ont pas accepté la ligne de trésorerie.

Ce fut épique. (Et qui plus est fort compliqué à expliquer aux élus qui refusaient catégoriquement l'augmentation de l'eau).

Bonne journée !

[Startrak]

Faut vraiment être dans une très mauvaise situation pour se voir refuser une ligne de trésorerie, non? Je pensais que ça passait comme une lettre à la poste auprès des banques les demandes de lignes de tréso. C'est moi qui ne suis pas assez expérimenté ou naïf?

Edit: ah oui je suis con, le risque c'est que la collectivité ne réussisse jamais à rembourser l'argent prêté!

[Lecat]

C'est tout de même très rare. Lorsque ça discute, habituellement, c'est plutôt sur le montant que sur le principe même.
Après, un SPIC ne se traite pas tout à fait comme une commune ou une communauté de communes.

[mams]

le budget concerné était (et est encore fragile), dans un état très préoccupant.

(Ainsi, pour "tenir la route", depuis des années, une somme au 1641 était budgétisée pour ne pas trop "tirer" sur le budget principal.)

Donc question sincérité, c'était pas ça. Lecat parlait de confiance

Donc, forcément. Faut pas prendre les banques pour des non plus.
Là où cela m'a interpelée, c'est que jamais personnes n'avait tiré la moindre sonnette d'alarme. Tréso, préf... les CA et BP passaient "créme".
On s'est retrouvé avec une disponibilité de trésorerie eau/commune quasi à 0 sans que ça ai interpelé personne à l'époque.

Mais sinon, oui, toutes celles faites par ailleurs pour diverses raisons sont toujours passées sans soucis, les banques se battants même pour en être.

[Lecat]

Au moins localement (Poitou), je ne crois pas trop à la capacité des trésoreries à sonner l'alerte avant qu'il soit trop tard… J'ai déjà vu plusieurs cas de communes où un coup d'œil rapide sur les évolutions récentes ne pouvait qu'amener à conclure à une catastrophe à terme, sans pour autant que les trésoreries aient fait la moindre remarque.
Parfois c'est effectivement les banques (pourtant pas toujours si regardantes elles-mêmes) qui ont alerté en premier.